23 Avril 2018
Le héros de ce roman écrit par Frédéric Viguier est un adolescent, c’est lui qui raconte son histoire. La description qu’il fait de lui nous le fait prendre en pitié : laid, gros, moqué par ses camarades au lycée, par les enfants du voisinage, ridiculisé par tout le monde, peu apprécié de son père, soutenu seulement par sa mère. Celle-ci a une passion curieuse, celle de sculpter le beurre, qu’il faut manger évidemment, pour qu’il ne soit pas perdu ! Elle est aussi tyrosémiophile, c'est-à-dire qu'elle collectionne les étiquettes de boîtes de fromage. (Le roman présente étonnamment cela comme une curiosité presque anormale alors que ces collectionneurs sont tout à fait reconnus. Voir plus bas.)
En fait, l’histoire part de là : alors que le jeune homme est en train de fouiller les poubelles de l'usine proche où les habitants du quartier travaillent, afin de dégotter des étiquettes de fromage pour sa mère, un garçonnet d’une famille de voisins est assassiné dans les parages.
Et pour lui c’est alors la descente aux enfers pour lui car sa mère croyant le protéger, essaie de détourner la police de son fils, en mentant. Ce que bien sûr les enquêteurs découvrent assez vite. Le jeune homme se retrouve alors en garde à vue, manipulé par les policiers qui veulent absolument le faire avouer tant ils sont certains de sa culpabilité. A ce moment-là du roman, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Patrick Dils : un quartier ouvrier, un jeune enfant assassiné (à Montigny-les-Metz, certes, il s’agit de 2 enfants.), un adolescent fragile et sans défense, qui ne comprend pas ce qui lui arrive et qui reste soucieux de faire ce que l’on attend de lui. Il compte ensuite sur son avocat, sur ses parents pour le défendre, et ce qu'on en voit, c'est qu'aucun des trois ne semble vraiment se soucier de ce qu'il va advenir de lui. Sauf les gardiens qui tentent de le protéger de la haine portée en prison contre les meurtriers d'enfants.
Et justement, c’est une fois qu’il est condamné, qu’il est derrière les barreaux pour la perpétuité, que tout change pour lui…. Mais cela, à vous de le découvrir !
Pour celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur la tyrosémiophilie :
un article sur un passionné qui possède un collection de 15000 étiquettes !