2 Novembre 2016
Beau petit livre venu d'Islande ! C'est la lettre de la fin d'une vie, c'est la lettre de l'amour pour une femme, c'est la lettre de la passion pour un pays, des paysages, un mode de vie.
Bjarni Gislason, en fin de vie, paysan dur à la tâche, attaché à sa terre, aux convenances aussi et aux devoirs qui vont avec, s'épanche enfin, se délivre aussi de son histoire, de son amour pour Helga, de sa douleur de ne pas être parvenu à se dépasser et ce qui en a résulté : sa fille ne sait pas qu'il est son père, il a laissé son amour s'en aller, il a dû prendre en charge la dépendance de sa femme qu'il n'aimait pas. Avec Helga, c'était l'amour viscéral mais pour Bjarni, cet amour est imprégné de leur terre, des paysages, des tâches paysannes qui sont les leurs. Si elle a été capable de couper les ponts avec sa vie d'avant, lui n'a pas pu. Cet homme n'a pas d'autres codes pour vivre que ceux de la tradition. Et même si son amour pour Helga est puissant, il ne l'est pas assez pour qu'il les dépasse.
Cette histoire m'a touchée car elle est enracinée, on sent le froid de la lande islandaise en lisant ces pages, on pousse devant nous le troupeau de moutons, on voit l'immensité de la mer. Elle m'a touchée aussi par la sincérité de ce personnage, il sait qu'il n'a pas bien fait vis-à-vis d'Helga, il ne déguise rien, ses forces et ses faiblesses.
Grand beau livre venu d'Islande parler de notre commune humanité.